Le deuil au travail, comment s’aider et aider ses collègues 

Bien qu’une situation aussi personnelle que le deuil puisse sembler inappropriée au travail, la réaction d’une personne à un tel chagrin ne peut pas être contenue dans les limites que nous établissons entre la vie personnelle et la vie professionnelle. Qu'il soit bienvenu ou non, nous amenons notre deuil avec nous dans notre milieu de travail, comme nous amenons avec nous notre ordinateur portable ou notre cellulaire. Ceci est en fait une chose positive, car le deuil est une réponse normale et saine à un tel bouleversement dans notre vie.

Plusieurs d’entre nous passent la majeure partie de la journée au travail. La compréhension du processus de deuil peut nous aider à offrir un climat de soutien où les gens peuvent s’exprimer et où les réactions au chagrin peuvent être reçues avec sensibilité. Peut-être, lisez-vous ces lignes, car vous souffrez du décès d’un être cher, et vous vous demandez comment cela influencera votre vie professionnelle. Ou bien, quelqu’un que vous connaissez au travail vit un deuil et vous désirez l’aider. Dans les deux cas, le milieu de travail et les gens peuvent être une communauté d’entraide et de soutien.

Quand vous vivez un deuil

Dans le deuil, vous pouvez ressentir de la torpeur, du chagrin, de la solitude, un sentiment d’abandon, et parfois, de la colère ou de la culpabilité. Bien que l’on pense généralement au deuil en matière de sentiments, il peut aussi prendre d’autres formes. Le deuil peut se manifester sous le couvert de difficultés dans les relations interpersonnelles, d’une incapacité à se concentrer ou à dormir, d’une perte d’appétit, d’angoisse et même sous le couvert d’une interruption des fonctions digestives de base. Ces symptômes peuvent influencer notre travail tout aussi bien que notre vie personnelle.

Peut-être vous demandez-vous… « Combien de temps me sentirais-je comme ça? » Les entreprises accordent aux employés un congé de trois ou quatre jours pour le décès d’un membre de la famille immédiate, en fait, c’est pour permettre aux gens d’effectuer les arrangements, et non, pour faire leur deuil. Il n’y a pas d’emploi du temps pour faire son deuil – le processus de deuil est différent pour chacun. Par contre, rappelez-vous que les gens de tous les âges et de toutes les cultures font face aux réalités et à la douleur associées au deuil. La mort est une partie de la vie. Chacun d’entre nous, au moment où nous sommes prêts, nous pouvons faire notre deuil.

Comment s’aider

  • Efforcez-vous de maintenir votre routine habituelle. Préparez les repas et mangez à des heures régulières, allez au lit à votre heure normale, levez-vous et commencez votre journée comme auparavant.
  • Peut-être n’avez-vous pas envie de retourner au travail tout de suite. Lorsque vous y retournerez, peut-être souhaiterez-vous, pour quelque temps, réduire votre nombre d’heures de travail, ou assumer un rôle moins exigeant. Discutez des possibilités d’un congé prolongé ou d’horaire adapté avec votre patron.
  • Au travail, peut-être souhaitez-vous garder votre deuil pour vous. Ou, vous pouvez choisir de partager votre situation avec vos collègues. Peu importe votre décision, informez-en votre patron. Mentionnez-lui votre préférence.
  • Attendez-vous à ce que des émotions intenses interrompent périodiquement votre travail. Si c’est approprié, demandez à votre patron de vous aider à trouver un endroit privé pour ces moments.
  • Dans les conversations avec vous, certains collègues évitent peut-être de mentionner le nom de la personne décédée. Ils essaient probablement de vous protéger de votre douleur ou ils ne savent pas quoi dire. Dans le désir d’aider, d’autres peuvent avoir des conversations à propos du décès, que vous trouvez offensantes ou blessantes. Dans tous les cas, acceptez que leurs motivations soient, à la base, bien intentionnées.
  • Si votre douleur semble trop profonde et se prolonge plus que vous ne pouvez le supporter, consultez un conseiller professionnel, un membre du clergé ou joignez-vous à un groupe d’entraide. Si vous avez besoin d’aide pour définir les ressources disponibles, adressez-vous au directeur de votre maison funéraire, à votre conseiller spirituel ou aux gens des ressources humaines.
  • Plusieurs entreprises parrainent divers programmes d’aide aux employés, qui offrent généralement des ressources de soutien confidentiel gratuites ou à peu de frais. Informez-vous des programmes offerts dans l’entreprise.

Lorsqu’un collègue vit un deuil

Lorsqu’un de nos collègues vit le deuil d’une personne aimée, souvent, nous nous demandons comment réagir et quoi faire pour l’aider.

Comment se comporter avec un collègue en deuil

  • Reconnaissez le deuil. Allez aux funérailles ou au service, envoyez une carte de condoléances ou préparez un plat et allez le lui porter. Dites que vous êtes désolés.
  • Essayez de ne pas comparer avec vos propres expériences passées ce que vit votre collègue. Chaque deuil est différent et vous ignorez ce que peut ressentir votre collègue ou ce qu’il vit. Soyez prêt à écouter sans juger.
  • Évitez les commentaires banals à propos de la mort. Il n’est pas utile d’entendre : « Il n’a pas souffert, c’est une bonne chose » ou « il est dans un meilleur endroit maintenant ». Ces clichés peuvent être blessants, car ils diminuent le droit au chagrin.
  • Au travail, votre collègue peut désirer parler du deuil ou bien il peut choisir de se concentrer sur ses tâches. Respectez et soutenez ses souhaits.

Comment pouvez-vous aider un collègue

  • Une personne dans la torpeur engendrée par un deuil est probablement incapable de penser de quelles façons vous pouvez l’aider. Essayez de trouver les choses qui doivent être faites et soyez précis quand vous offrez votre aide : « J’habite près de l’aéroport et je peux aller chercher ta tante demain après-midi » ou « J’ai du temps de libre samedi matin. Veux-tu de l’aide avec les cartes de remerciements? »
  • Lorsque votre collègue retourne au travail, respectez son droit au chagrin. Des émotions intenses reliées au décès peuvent se manifester de façon imprévisible, même plusieurs mois après le décès. Soyez patient, compréhensif et donnez votre appui.
  • Si c’est possible, essayez de diminuer la charge de travail de votre collègue. Demandez-lui si vous pouvez l’aider avec un projet ou l’aider en jouant un rôle plus présent.
  • Plusieurs personnes en deuil se sentent isolées et seules. Vous pouvez aider en invitant votre collègue à dîner et aux différentes rencontres après le travail.