Par David Kessler
Tout le monde subit de nombreuses pertes tout au long de la vie, mais le décès d'une personne aimée est inégalé dans le vide qu'il laisse et la profonde tristesse qu'il engendre. Votre monde s'est arrêté. Vous pouvez indiquer l'heure exacte à laquelle la personne aimée est partie. C'est gravé dans votre mémoire et dans votre âme. Il y a des moments où il semble étrange que le monde continue comme si rien ne s'était passé, quand votre monde a été retourné à l'envers.
Votre vie continue, mais vous n'êtes pas certain pourquoi. Une vie différente est en face de vous, une dans laquelle la personne aimée ne sera pas physiquement présente. Autant que les gens puissent essayer, personne ne peut trouver les mots pour vous faire sentir mieux ou faire disparaître cette douleur. Vous survivrez, même si vous ne savez pas comment ou même si vous le souhaitez.
Ce que vous ressentez c'est un deuil.
Le deuil est le reflet d'un lien perdu et de ce que nous ressentons à l'intérieur.
Le deuil concerne toutes les expressions extérieures de ce chagrin.
Votre deuil et le chagrin qui l'accompagne sont très personnels, différents de ceux des autres.
Vous seul savez tout ce que vous avez perdu quand la personne aimée est décédée. Vous seul ressentez votre monde intérieur de chagrin. Tout le monde pleure une perte, bien que certains ne le montrent pas dans leur expérience de deuil ou dans leur apparence extérieure.
Le deuil est la réaction naturelle à la perte d'une personne aimée et au processus de qui nous apporte finalement le réconfort dans notre perte.
Deuil anticipé
Dans certains cas, la douleur de la perte vient avant le décès. Gardez à l'esprit que la maladie s'accompagne de nombreuses pertes en elle-même. C'est souvent une prédiction douloureuse des choses à venir. Le deuil anticipé est le chagrin que nous éprouvons en privé avant que la personne aimée ne décède. Cela s'appelait au départ un chagrin préparatoire, ce qui, d'une certaine manière, le décrit plus précisément. C'est ainsi que notre esprit, notre cœur et notre âme se préparent à un deuil imminent. Non seulement ceux qui sont sur le point de perdre quelqu'un le ressentent, mais souvent, la personne mourante le ressent aussi.
Alors que nous sommes plus habitués à parler de deuil après la perte, le deuil anticipé est beaucoup plus non verbal. Nous gardons souvent ces pensées pour nous. Une fois que le décès est survenu, vous pouvez vous sentir coupable d'avoir pleuré sa perte avant son décès. Sachez simplement que le deuil anticipé est une partie très normale de l'expérience.
Le chagrin anticipé ne diminue pas nécessairement le chagrin que nous éprouvons après et dans certains cas de longues maladies, nous pouvons faire beaucoup de notre deuil durant les dernières années de la vie de la personne aimée.
Ce n'est pas notre choix de ressentir ou non un deuil anticipé. Cela peut ou non faire partie de votre processus de deuil personnel. Si c'est le cas, ne le jugez pas. Sachez simplement que la possibilité de la perte de la personne aimée était suffisante pour que votre âme commence à se protéger.
Sentiments de soulagement
Parfois, pendant le deuil, surtout si une longue maladie a précédé le décès, un sentiment inattendu de soulagement peut émerger. Il semble déplacé, hors de l'étape en cours et il est souvent considéré comme mauvais. Pourquoi ressentiriez-vous un sentiment de soulagement au décès d'une personne si proche et si aimée?
Si vous ressentez un quelconque soulagement, c'est probablement parce que la personne aimée souffrait et que vous êtes reconnaissant que c'est terminé. Un être cher qui souffre provoque une forte douleur en plus de la tristesse. Parce que vous vouliez tellement mettre fin à la souffrance, vous vous sentez soulagé qu'elle soit décédée.
C'est ce qui provoque la confusion quand la perte et la tristesse se mélangent. Ce soulagement ne devrait pas être jugé, il devrait plutôt être pris pour ce qu'il est soit une déclaration que vous avez détesté voir la personne aimée vivre tellement de douleur et de souffrance.
Les cinq étapes du deuil
Le chagrin et le soulagement anticipés ne sont que deux des visiteurs inattendus que nous ressentons parfois après un décès. Après le décès de la personne aimée, nous traversons souvent des étapes.
Les cinq étapes du deuil - déni, colère, négociation, dépression et acceptation - font partie du cadre qui nous aide à apprendre à vivre sans la personne que nous avons perdue. Ce sont des outils pour nous aider à cadrer et définir ce que nous ressentons. Les étapes du deuil ne sont pas des arrêts sur une chronologie linéaire. Tout le monde ne passe pas à travers toutes ou dans un ordre prescrit. Les étapes du deuil ont été largement utilisées et mal utilisées, mais elles sont très utiles pour nous donner une idée du terrain inconnu du deuil, nous rendant mieux équipés pour faire face à la perte.
1. Déni
Lorsque vous avez perdu un être cher, le déni est plus symbolique que littéral. Cela ne signifie pas que vous ne savez pas que la personne aimée est décédée. Cela signifie que vous rentrez à la maison et vous ne pouvez pas croire que votre femme ne va pas traverser la porte à tout moment, ou que votre mari n'est pas seulement en voyage d'affaires. Vous ne pouvez pas imaginer qu'il ne franchira plus jamais cette porte. La personne dans le déni déclare en fait qu'au moment où cela se produit, c'est trop pour que son âme l'absorbe.
- Le déni nous aide à survivre à la perte et à gérer inconsciemment les sentiments.
- Le déni et le choc nous aident à faire face et à rendre la survie possible.
- Le déni nous aide à calmer nos sentiments de chagrin.
- Il y a de la grâce dans le déni.
À ce stade, le monde peut devenir insignifiant et accablant. La vie n'a pas de sens. Nous sommes dans un état de choc et de déni. Nous nous demandons comment nous pouvons continuer, si nous pouvons continuer, pourquoi nous devrions continuer. Nous essayons de trouver un moyen de traverser chaque jour.
Le déni vient souvent sous la forme du questionnement de notre réalité : « Est-ce vrai? Est-ce qu'elle est vraiment morte? Est-elle vraiment partie? » Le déni nous aide à moduler nos sentiments.
Le déni mène à la réalité du décès
Les gens se surprennent souvent à raconter l'histoire de leur deuil encore et encore, ce qui est une façon pour notre esprit de gérer un traumatisme. C'est une façon de nier la douleur tout en essayant d'accepter la réalité du décès. Au fur et à mesure que le déni s'estompe, il est lentement remplacé par la réalité du décès.
Vous commencez alors à vous interroger sur le comment et le pourquoi, en passant en revue les circonstances. : vous pourriez vous demander : « Comment cela s'est-il passé? » Vous n'êtes plus dans un mode narratif extérieur. Maintenant, vous vous tournez vers l'intérieur lorsque vous commencez la recherche de la compréhension. Vous explorez les circonstances entourant le décès. « Fallait-elle qu'elle meure? Est-ce que ça devait arriver comme ça? »
La réalité du décès commence à s'introduire progressivement. « Elle ne reviendra pas. Cette fois il n'est pas passé au travers. » Avec chaque question posée, vous commencez à croire qu'ils sont vraiment partis.
La guérison a commencé
En acceptant la réalité de la perte et en commençant à vous poser des questions, vous commencez inconsciemment le processus de guérison. Vous devenez plus fort et le déni commence à s'estomper. Mais au fur et à mesure que vous avancez, tous les sentiments que vous avez nié commencent à faire surface. Le premier sentiment qui émerge est souvent la colère.
2. Colère
Le stade de la colère peut se présenter de différentes façons et ne doit pas nécessairement être logique ou valide.
- Vous pouvez ressentir de la colère envers la personne aimée qui n'a pas pris soin d'elle-même ou de la colère de ne pas avoir mieux pris soin d'elle.
- Vous pourriez être fâché de ne pas avoir vu cela venir et quand vous l'avez fait, rien ne pouvait l'arrêter.
- Vous pourriez être en colère contre les médecins pour ne pas avoir été en mesure de sauver quelqu'un qui vous est cher.
- Vous pourriez être fâché que le décès puisse arriver à quelqu'un qui compte beaucoup pour vous.
- Vous pourriez aussi être en colère parce que vous avez été laissé derrière et que vous auriez dû avoir plus de temps ensemble.
Vous savez intellectuellement que la personne aimée ne voulait pas mourir. Mais émotionnellement, tout ce que vous savez, c'est qu'elle est décédée. Ce n'était pas censé arriver ou du moins pas maintenant. Vous pouvez également être en colère contre vous-même, car vous ne pouviez pas empêcher cette maladie ou le décès de se produire. Rappelez-vous, ce n'est pas logique. Peu importe à quel point nous voulons que quelqu'un vive, nous n'avons pas le pouvoir d'arrêter la mort. Il est important de se rappeler que la colère n'apparaît que lorsque vous vous sentez assez en sécurité pour savoir que vous survivrez probablement à tout ce qui vient.
Sentez votre colère
La colère est une étape nécessaire du processus de guérison. Soyez prêt à ressentir votre colère, même si cela peut sembler interminable. Plus vous la ressentez vraiment, plus elle commencera à se dissiper et plus vous guérirez. Il y a beaucoup d'émotions cachées sous la colère, et vous les atteindrez en temps opportun. Nous choisissons la colère, souvent pour éviter les sentiments sous-jacents, jusqu'à ce que nous soyons prêts à les affronter. Cela peut sembler épuisant, mais tant que cela ne vous consomme pas pendant une longue période de temps, cela fait partie de votre gestion émotionnelle.
C'est une émotion utile jusqu'à ce que vous ayez dépassé les premières vagues. Alors vous serez prêt à aller plus loin. Dans le processus de deuil et de chagrin, vous pouvez avoir de nombreuses visites ultérieures avec de la colère sous ses nombreuses formes.
La vérité est que la colère n'a pas de limites.
Elle peut, malheureusement, être partagée avec des amis et dirigée contre eux ou des médecins, votre famille, vous-même et la personne aimée décédée, mais pour certains, elle s'étend même à Dieu.
Nous supposons souvent que si nous sommes de bonnes personnes, nous ne souffrirons pas des maux du monde. Vous pouvez sentir que vous et la personne aimée avez honoré votre part du marché. Vous avez été à l'église ou autre lieu de culte et peut-être que vous étiez aimable, aimant et charitable. Vous avez fait de votre mieux pour faire ce qui était juste dans la vie. Vous croyiez que vous seriez récompensé si vous faisiez ces choses. Et maintenant, ce deuil est la conséquence. Nous supposons également que si nous prenons soin de notre corps, mangeons bien, obtenons des bilans de santé et faisons de l'exercice, nous aurons une bonne santé. Ces suppositions viennent s'écraser autour de nous lorsque la personne bien, juste, aimante, saine, nécessaire et la plus recherchée parmi nous, décède.
Les autres et votre colère
Si nous demandons aux gens de traverser leur colère trop vite, nous ne ferons que les aliéner. Chaque fois que nous demandons aux gens d'être différents de ce qu'ils sont ou de ressentir quelque chose de différent, nous ne les acceptons pas tels qu'ils sont et où ils en sont. Personne n'aime se faire demander de changer et ne pas être accepté tel quel. Nous aimons encore moins cela dans le chagrin.
Sous la colère, il y a de la douleur. Il est naturel de se sentir déserté et abandonné quand une personne aimée décède, mais nous vivons dans une société qui craint la colère. Les gens nous disent souvent que notre colère est déplacée, inappropriée ou disproportionnée. Certaines personnes peuvent ressentir que votre colère est dure ou excessive. Malheureusement pour eux, eux aussi connaîtront la colère du deuil un jour. Mais pour l'instant, votre travail consiste à honorer votre colère en vous permettant d'être en colère. Trouvez un endroit solitaire et laissez-la sortir.
La structure et la progression de la colère
La colère c'est de la force et elle peut être une ancre, donnant une structure temporaire au néant du deuil. Au début, on a l'impression d'être perdu en mer sans aucun lien avec quoi que ce soit. Ensuite, vous vous mettez en colère contre quelqu'un, peut-être une personne qui n'a pas assisté aux funérailles, peut-être une personne qui n'est pas là autant qu'avant. Soudainement, vous avez une structure, votre colère envers eux. La colère devient un pont sur cette mer, un lien de vous à eux. C'est quelque chose à laquelle vous agripper, car un lien fait à partir de la force de la colère est préférable à ne pas avoir de lien du tout.
Nous en savons généralement plus sur la suppression de la colère que de la ressentir. Ne gardez pas de colère en vous. À la place, laissez-la sortir. La colère est juste une autre indication de l'intensité de votre amour.
- Dites à un thérapeute à quel point vous êtes en colère.
- Partagez-le avec vos amis et votre famille.
- Trouvez des façons d'évacuer votre colère sans vous blesser ou blesser quelqu'un d'autre.
- Essayez de marcher, de faire du jogging, de faire du sport ou tout type d'exercice qui peut vous aider à extérioriser votre colère.
La colère signifie aussi que vous progressez, que vous permettez à tous ces sentiments qui étaient si écrasants auparavant de remonter à la surface. Il est important de ressentir la colère sans la juger. La vie est injuste. La mort est injuste. La colère est une réaction naturelle à l'injustice du deuil. Mais aussi important qu'il soit de la ressentir, la colère peut aussi vous isoler de vos amis et de votre famille au moment précis où vous en aurez le plus besoin.
Vous pouvez également éprouver des sentiments de culpabilité, soit de la colère tournée envers vous-même. Mais vous n'êtes pas à blâmer. Si vous pouviez changer les choses, vous le feriez, mais vous ne pouvez pas. La colère confirme que vous pouvez ressentir que vous avez aimé et que vous avez perdu.
Plus vous autorisez la colère, plus vous découvrirez de sentiments en dessous. La plupart du temps, vous trouverez la douleur liée au décès. La puissance de votre colère peut vous submerger parce qu'elle est proportionnelle à la quantité d'amour perdue. Il peut sembler que si vous donnez dans la douleur, vous n'en sortirez jamais ou que la douleur ne finira jamais. Vous émergez à l'autre bout. La colère disparaîtra et les sentiments de perte changeront encore de forme. Alors, ne laissez personne diminuer l'importance de ressentir pleinement votre colère. Et ne laissez personne critiquer votre colère, pas même vous.
3. Négocier
Avant un décès, il semble que vous feriez n'importe quoi si seulement la personne aimée pouvait être épargnée. « S'il vous plaît Dieu », négociez-vous, « Je ne serai plus jamais en colère après ma femme si vous la laissez vivre. » Après un décès, la négociation peut prendre la forme d'une trêve temporaire. « Et si je consacrais le reste de ma vie à aider les autres? Puis-je me réveiller et me rendre compte que tout cela a été un mauvais rêve? »
Nous nous perdons dans un labyrinthe de phrases du genre « Si seulement... » ou de « Et si... ». Nous voulons que la vie redevienne ce qu'elle était, et nous voulons que la personne aimée revienne. Nous voulons remonter dans le temps afin de trouver la tumeur plus tôt, reconnaître la maladie plus rapidement, empêcher l'accident ... si seulement, si seulement, si seulement.
La culpabilité est souvent la compagne de la négociation.
Les « si seulement » nous font trouver des défauts en nous-mêmes et ce que nous « pensons » que nous aurions pu faire différemment. Nous pouvons même négocier avec la douleur. Nous ferons n'importe quoi pour ne pas ressentir la douleur de ce deuil. Nous restons dans le passé, essayant de négocier notre sortie de la douleur.
Les avantages de la négociation
La négociation peut parfois être un moyen d'échapper à la douleur, une distraction de la triste réalité du deuil; un soulagement momentané et inconscient. Dans certains cas, la négociation peut aider notre esprit à passer d'un état de perte à un autre. Ce peut être une station sur le chemin qui donne à notre âme le temps dont elle a besoin pour s'adapter. La négociation peut combler les lacunes que nos émotions fortes dominent généralement, car elle garde la souffrance à distance. Cela nous permet de croire que nous pouvons rétablir l'ordre dans le chaos qui a pris le dessus.
Négociation future
Après un décès, la négociation passe souvent du passé à l'avenir. Nous pouvons négocier que nous allons revoir les personnes aimées au paradis. Nous pouvons négocier pour un répit de la maladie dans notre famille ou demander qu'aucune autre tragédie ne rende visite à nos proches. Une mère qui perd un enfant peut négocier que ses autres enfants restent en sécurité et en bonne santé.
Au fur et à mesure que nous avançons dans le processus de négociation, l'esprit modifie les événements passés tout en explorant toutes ces déclarations « et si » et « si seulement ». Malheureusement, l'esprit arrive inévitablement à la même conclusion ... la réalité tragique est que la personne aimée est vraiment partie.
Le va-et-vient dans le deuil
Souvent, les gens pensent que les étapes du deuil durent des semaines ou des mois. Ils oublient que les étapes sont des réponses à des sentiments qui peuvent aussi durer des minutes ou des heures, alors que nous basculons dans l'un et dans l'autre. Nous n'entrons pas et ne quittons pas chaque étape de manière linéaire. Nous pouvons ressentir une étape, puis une autre et revenir à la première.
4. Dépression
Après la négociation, notre attention se déplace directement dans le présent. Le vide se présente et le deuil entre dans nos vies à un niveau plus profond, plus profond que nous ne l'avions jamais imaginé.
Cette étape de dépression se ressent comme si elle durera toujours. Il est important de comprendre que cette dépression n'est pas un signe de maladie mentale. C'est la réponse appropriée à une grande perte. Nous pouvons nous retirer de la vie, nous demandant s'il est utile de continuer seul? Pourquoi continuer?
Les gens autour de vous voient cette léthargie et veulent vous « sortir » de votre dépression.
Mais, la dépression est une réponse normale
La dépression après un décès est trop souvent perçue comme anormale, un état à réparer, quelque chose dont il faut se débarrasser. La première question à vous poser est de savoir si votre situation est réellement déprimante. La perte d'une personne aimée est une situation très déprimante et la dépression est une réponse normale et appropriée. Ne pas éprouver de dépression après la mort d'une personne aimée serait inhabituel. Quand une perte s'installe complètement dans votre âme, la réalisation que, cette fois, l'état de la personne aimée ne s'est pas amélioré et qu'elle ne revient pas, est naturellement déprimant.
Lorsque nous sommes en deuil, les gens peuvent s'interroger à propos de nous et nous pouvons nous interroger sur nous-mêmes. Les sentiments lourds et obscurs de dépression qui accompagnent le chagrin, même s'ils sont normaux, sont souvent considérés dans notre société comme quelque chose à guérir. Après un décès, la dépression est un moyen pour la nature de nous protéger en apaisant le système nerveux afin que nous puissions nous adapter à quelque chose que nous pensons ne pas pouvoir gérer.
La dépression est un pas vers la guérison
Si le deuil est un processus de guérison, alors la dépression est l'une des nombreuses étapes nécessaires en cours de route. Aussi difficile que cela puisse être, la dépression peut être traitée d'une manière paradoxale. Voyez-la comme un visiteur, non invité bien sûr, mais un qui vous rend visite que vous l'aimiez ou non. Faites une place pour votre invité. Invitez votre dépression à prendre une place avec vous devant le feu et asseyez-vous avec, sans chercher un moyen de vous échapper. Permettez à la tristesse et au vide de vous nettoyer et de vous aider à explorer votre deuil dans son intégralité. Lorsque vous vous permettez de faire l'expérience de la dépression, elle partira dès qu'elle aura servi son but dans votre deuil. À mesure que vous devenez plus fort, elle peut revenir de temps en temps, mais c'est ainsi que fonctionne le deuil.
Notre société semble presque être engagée dans une campagne de guérison « de la dépression ». Parfois, une intervention est vitale, mais la plupart du temps, nous ne laissons pas la place à la dépression normale qui accompagne le deuil. La dépression normale est la tristesse que nous ressentons à certains moments de notre vie, le rhume des maladies mentales. Nous voyons des magazines, des publicités sur internet et à la télévision qui offrent de l'aide, vendent des pilules ou des vitamines promettant de vous en débarrasser.
Quand une dépression normale devient une dépression clinique requérant une aide professionnelle, les antidépresseurs peuvent être utiles pendant un certain temps. Seul un professionnel de la santé qualifié connaissant la situation unique de la personne en deuil peut faire un diagnostic précis.
Nous devons accepter la tristesse comme une étape appropriée et naturelle du deuil, sans laisser une dépression continue, non gérée, diminuer notre qualité de vie.
Aussi difficile que cela puisse être à supporter, la dépression a des éléments qui peuvent être utiles dans le deuil :
- Elle nous ralentit et nous permet d'assimiler l'entièreté du deuil.
- Elle nous fait nous reconstruire à partir de zéro. Elle fait de la place pour la croissance.
- Cela nous amène à un endroit plus profond de notre âme que nous n'explorerions pas normalement.
Les personnes en deuil ont besoin de faire l'expérience de leur tristesse
La réaction initiale de la plupart des gens envers les personnes tristes est d'essayer de les réconforter, de leur dire de ne pas regarder les choses d'une façon aussi sombre, de regarder le bon côté de la vie. Cette réaction réconfortante est souvent une expression des besoins de cette personne et de l'incapacité de cette personne à tolérer un visage triste sur une longue période de temps. Une personne en deuil devrait être autorisée à éprouver son chagrin et elle sera reconnaissante envers ceux qui peuvent s'asseoir avec elle sans lui dire de ne pas être triste ou déprimée.
5. Acceptation
L'acceptation est souvent confondue avec la notion d'être « bien » ou « OK » avec ce qui s'est passé. Ce n'est pas le cas. La plupart des gens ne se sentent jamais bien ou OK à propos de la perte de la personne aimée. Cette étape consiste à accepter la réalité que la personne aimée est physiquement partie et que cette nouvelle réalité est la réalité permanente.
Nous pourrions cesser d'être en colère contre Dieu. Nous pouvons prendre conscience des raisons sensées de notre deuil, même si nous n'en comprenons jamais vraiment les raisons. Bien sûr, c'était trop tôt pour nous et probablement trop tôt pour elle aussi. Peut-être était-elle très vieille ou pleine de douleur et malade. Son corps était peut-être usé et elle était prête à terminer son voyage. Mais notre voyage continu quand même. Ce n'est pas encore le temps pour nous de décéder. En fait, c'est le temps pour nous de guérir.
Les changements de la vie
Après un décès, nous devons essayer de vivre dans un monde d'où la personne aimée est absente. En résistant initialement à ce nouveau monde, plusieurs personnes désirent maintenir la vie telle qu'elle était avant le décès de la personne aimée. Cependant, avec le temps, et un peu d'acceptation, nous voyons que nous ne pouvons pas maintenir le passé intact. Il a été changé pour toujours et nous devons réajuster. Nous devons apprendre à réorganiser les rôles, les réassigner aux autres, les prendre sur nous-mêmes ou laisser certains rôles aller.
Nous apprenons qui nous sommes et qui la personne aimée était dans la vie. Curieusement, la guérison peut nous rapprocher de la personne que nous aimons. Une nouvelle relation purement spirituelle commence. Nous apprenons à vivre avec la personne aimée que nous avons perdue. Nous commençons à reconstruire, en essayant d'assembler les pièces qui ont été emportées par la mort.
Dans les situations où les personnes en deuil pourraient chercher une forme de justice, il est essentiel de comprendre que nous avons un système juridique, mais ce n'est pas nécessairement un système juste. Pour certains, la seule justice serait de récupérer la personne aimée. L'acceptation est un processus que nous expérimentons et non une étape finale avec une conclusion permanente.
Investir dans la vie
Au fil du temps, nous retirons notre énergie du deuil et commençons à l'investir dans la vie. Nous mettons le deuil en perspective, apprenant à nous souvenir de nos proches et commémorant leur vie. Nous devons permettre à nos sentiments d'être présents aussi longtemps qu'ils doivent l'être. Avec l'acceptation vient le réinvestissement dans la vie
Nouvelle norme
Pour plusieurs personnes, trouver l'acceptation peut se mesurer par le fait d'avoir plus de bons jours que de mauvais. Alors que nous commençons à revivre et à profiter de notre vie, nous avons souvent le sentiment que, ce faisant, nous trahissons la personne aimée. Nous ne pouvons jamais remplacer ce qui a été perdu, mais nous pouvons établir de nouveaux liens et de nouvelles relations significatives. L'acceptation joue ultimement la main qui nous a été donnée. Donc elle accompagne la perte. Nous n'aimerons jamais cette réalité ni sera-t-elle OK, mais éventuellement nous l'accepterons. Nous apprenons à vivre avec. C'est la nouvelle norme avec laquelle nous devons apprendre à vivre.
Survivre aux fêtes et aux occasions spéciales
Le temps des Fêtes fait partie des événements que nous partageons les uns avec les autres et il est généralement du temps passé avec la famille et avec les amis. Mais puisque les congés sont destinés à ceux que nous aimons le plus, comment peut-on y faire face quand une personne aimée est décédée? Pour plusieurs personnes, c'est la partie la plus difficile du deuil, un moment où nos proches nous manquent encore plus que d'habitude.
Comment pouvez-vous célébrer une fête familiale quand l'un d'entre vous est parti? Les congés ne font qu'exacerber la perte. La tristesse est plus triste et la solitude devient plus profonde. Le besoin de soutien peut être le plus important pendant les fêtes. Prétendre que vous ne souffrez pas ou que ce n'est pas un moment difficile de l'année n'est tout simplement pas la vérité pour vous. Vous pouvez et passerez à travers le temps des Fêtes et il y a plusieurs façons d'intégrer la personne aimée et votre deuil.
Voici quelques conseils et informations utiles pour gérer le temps des Fêtes :
1. Le jour de la fête des Mères et de la fête des Pères
La fête des Mères et la fête des Pères sont souvent observées comme un jour de deuil invisible pendant que d'autres personnes se dépêchent, essayant d'obtenir le cadeau parfait ou s'assurant qu'elles se souviennent d'envoyer une carte à maman et à papa.
- Trouvez des façons d'honorer et de vous souvenir de votre mère, de votre père ou des deux.
- Pensez aux façons d'honorer votre enfant.
- Allumez une chandelle.
- Dites une prière.
- Donnez du temps ou de l'argent en son nom.
- Faites quelque chose que vous aimiez faire ensemble ce jour-là.
- Peu importe comment vous vous en souvenez, vous les honorez du fait que vous vous en souvenez.
2. La Saint-Valentin
La Saint-Valentin, c'est quand nous rendons hommage à notre époux, à notre petite amie, à notre petit ami ou à toute personne avec qui nous sommes impliqués de façon romantique. Le passé peut représenter un trou dans votre cœur où la personne aimée était.
- Écrivez une lettre d'amour.
- Faites un sourire pour eux.
- Allumez une chandelle rouge.
- Parlez-en à quelqu'un.
3. L'Action de grâces, Noël, Hanoukka, le Nouvel an et les anniversaires
Ce sont les plus grands événements et généralement les plus difficiles de tous.
- Ayez un plan A et un plan B
- Plan A : Vous passez l'Action de grâces, le jour de Noël ou le réveillon de Noël avec votre famille et vos amis. Si cela ne vous semble pas acceptable, préparez votre plan B.
- Plan B : Louez un film que vous avez aimé ou regardez dans un album photo. Faites une promenade spéciale dans un endroit où vous avez tous deux apprécié le paysage. Plusieurs personnes trouvent que simplement avoir un plan B rend le plan A plus facile.
- Une autre alternative est d'annuler toutes les festivités. Oui, vous pouvez. Si vous en avez discuté et ne ressentez rien, annulez les festivités et prenez une année sabbatique. Elles reviendront l'an prochain.
- Donnez une voix et une place au deuil. Demandez à tout le monde de partager une histoire lors du repas, peut-être une histoire de Noël ou d'anniversaire. Cela n'a pas besoin être morbide. Cela peut être une histoire drôle à propos de la personne aimée.
Les façons dont nous traitons le temps des Fêtes sont aussi individuelles que chacun d'entre nous. Ce qui est très important est que nous restons présents au deuil, quelle que soit la forme que prennent les festivités. Ces festivités font partie du parcours que nous devons ressentir pleinement. Elles sont généralement très tristes, mais parfois nous nous prenons nous-mêmes en train de nous amuser et nous pouvons même avoir un bref moment de rire, permettez-le.
Réfléchir à son deuil
Alors que nous réfléchissons au deuil, nous réalisons que le temps que nous prenons à la suite d'une perte est important dans le chagrin comme dans la guérison. Le deuil représente l'achèvement d'une relation que nous n'oublierons jamais. C'est un moment de réflexion, de douleur, de désespoir, de tragédie, d'espoir, de réajustement, de réengagement et de guérison.
Lorsque nous pensons au deuil, nous pensons souvent que nous préférons l'éviter. Mais ce que nous voulons vraiment éviter, ce n'est pas le chagrin, mais la douleur que nous ressentons à cause de la perte. Nous pouvons ne pas réaliser que le chagrin est un outil nécessaire et utile qui nous a été donné pour nous aider à guérir de la douleur. Seul le deuil peut prendre une âme brisée et lui rendre la vie, pas la même vie qu'avant, mais une nouvelle.
Ne coupez pas court à votre deuil
Comme la mort est le grand égalisateur, dans notre deuil, nous sommes connectés à tous ceux qui ont perdu. Même si nous essayons de comprendre et d'éprouver de l'empathie pour ceux qui ont perdu un être cher, nous n'avons souvent aucune idée de ce qu'ils traversent avant d'avoir vécu notre propre expérience de deuil. Ça fait partie de l'être humain. Beaucoup aspirent au jour où ils arriveront à la fin de leur deuil, comme si c'était quelque chose dont nous pouvions nous remettre. En réalité, nous ne récupérons pas. Nous pleurons pour le reste de nos vies lorsque nous perdons une personne aimée. Dans les années à venir, ça ne fait pas moins mal, mais cela se produit moins souvent. Éventuellement, nous prenons cette douleur, nous l'entourons d'amour et la glissons dans nos cœurs.
Seules nos âmes savent si nous allons pleurer de chagrin et, si nous le faisons, combien de larmes nous devons verser. Cela n'a pas vraiment d'importance si vous en avez quelques-unes ou si vous en avez beaucoup. Cela n'a pas d'importance, si vous avez 800 larmes à verser, ne vous arrêtez pas à 600.
Le processus de deuil révèle souvent beaucoup de choses merveilleuses. Nous pouvons encore être au début de notre deuil et pourtant, il se fraye un chemin à partir du sentiment d'anticiper un décès aux débuts de vivre pleinement à nouveau. Il complète un cycle intense de bouleversement émotionnel.
La guérison ne signifie pas que nous oublions la personne aimée ni que nous ne sommes pas revisités par la douleur de l'absence. La personne que nous avons aimée et perdue sera toujours présente dans notre âme, et nous atteindrons un jour un point où nous pourrons nous souvenir d'elle, plus avec amour qu'avec tristesse. Jusque-là, elles restent toujours dans nos cœurs.
À propos de l'auteur
David Kessler est l'un des experts à propos du deuil et du chagrin les plus connus de nos jours. Il a notamment écrit « On Grief and Grieving: Finding the Meaning of Grief through the Five Stages of Loss, », coécrit avec la légendaire Elisabeth Kübler -Ross. Ils ont également coécrit « Life Lessons: Two Experts on Death and Dying Teach us about the Mysteries of Life and Living. » Son premier livre, « The Needs of the Dying: A Guide for Bringing Hope, Comfort and Love to Life’s Final Chapter », a reçu des louanges par Mère Teresa.
Son travail a été publié dans le LA Times, le NY Times et a été présenté sur CNN, NBC, MSNBC, PBS, « Entertainment Tonight » et « Oprah's Friends ». Il a écrit pour le Boston Globe, le LA Times et le SF Chronicle.