Elle est décédée le samedi 12 septembre 2015 à l'âge venerable de 92 ans, après une vie heureuse et bien remplie. Elle fut l'épouse en premières noces de feu Alcide Rochon, en seconds noces de feu Valère Marcoux et en troisièmes noces de feu Marcel Rousseau. Elle était la mère adorée de Suzanne Rochon et la grand-maman bien-aimée de Sara-Michèle Rochon (Ian Boychuck). Outre sa fille et sa petite-fille, elle laisse dans le deuil sa soeur Rose-Marie (feu Kenneth), son frère Claude (Jeannine), sa belle-soeur Cécile Rochon et ses beaux-frères : Donat Rochon (Noëlla) et Gilles Chénier (feu Simone). Elle laisse également plusieurs neveux et nièces, dont certains et certaines lui étaient particulièrement attachés. Lui survivent aussi une amie de longue date, Pauline Côté, ainsi que sa fille, Nadine. Elle fut prédécédée par ses frères et soeurs : Paul-André, Annette, Léon (Jeannette), Pierre, Berthe, Jean-Yves et Marie-Claire. Une célébration de la vie de Thérèse aura lieu le dimanche 27 septembre 2015 à 14 h 30 en la chapelle de la MAISON FUNÉRAIRE RACINE, ROBERT & GAUTHIER, 180, chemin Montréal, Ottawa. Suzanne et Sara-Michèle recevront les condoléances à compter de 14h. Des dons à la Fondation
de l'hôpital Montfort seront appréciés. Vos messages de condoléances peuvent être laissés via Internet: www.racinerobertgauthier.com Pour information:
613-241-3680
HOMMAGE À LA BELLE VIE DE THÉRÈSE FOURNIER
LE 27 SEPTEMBRE 2015
Thérèse Fournier. Thérèse Fournier-Rochon. Thérèse Fournier-Rochon-Marcoux. Thérèse Fournier-Rochon-Marcoux-Rousseau. En fait, quand on dit que Thérèse a eu une belle vie, on devrait dire qu’elle a eu une TRÈS belle vie. Thérèse a été aimée. Beaucoup aimée.
Par ses trois maris…Thérèse a été aimée par Alcide, par Valère, par Marcel, mais aussi par sa fille UNIQUE Suzanne à laquelle Thérèse a voué un amour infini, de sa pré-naissance jusqu’à la toute fin de sa propre vie.
Et elle n’avait pas peur de dire à Suzanne qu’elle l’aimait. De son lit d’hôpital, elle disait de nombreuses fois par jour à sa fille adorée : JE T’AIME. Avouez qu’il y a pire à entendre dans la vie…
Thérèse a été aimée par Sara-Michèle qui est apparue dans sa vie comme un cadeau du ciel. Elle l’a regardée grandir, s’épanouir comme une belle marguerite que Thérèse aimait par-dessus tout.
À sa naissance le 6 juillet 1923, dans la belle ville de Québec, Thérèse pesait 2 livres et demie. Suivi son jumeau, Marcel qu’elle ne connaîtra jamais car, le médecin qui aidait madame Fournier à accoucher, était ivre et il n’a pas procédé assez rapidement à la délivrance du bébé de sept livres qui décéda quelques heures plus tard. Ce fut une grande peine mêlée d’une grande joie pour la maman de la toute nouvelle Thérèse. Et, Thérèse a souvent dit au cours de sa vie : Je n’ai jamais été seule, même pas dans le sein de ma mère puisque nous étions deux. C’est pour ça que j’ai eu trois maris, je n’ai pas été habituée à être seule….
Thérèse a grandi (5 pieds) en âge et en sagesse. Sa sagesse, elle la manifestait par ses nombreux dictons dont elle aimait parsemer ses phrases… Elle est devenue une pianiste accomplie après avoir reçu son diplôme d’études musicales avec maxi cum laudes, c’est-à-dire avec très grande distinction.
Elle obtint son diplôme d’infirmière également avec très grande distinction et ce, malgré le fait qu’elle ait dormi pendant la plus grande partie de ses études. Les étudiantes devaient suivre leurs cours théoriques le jour et leurs cours pratiques à l’hôpital, la nuit. Thérèse tentait donc de récupérer les heures de sommeil manquées en dormant pendant les cours théoriques du jour. Mais, ATTENTION, pour Thérèse, dormir ne voulait pas dire ne pas écouter. Elle dormait mais, ses oreilles restaient éveillées.
Un jour, lors d’un cours sur le système digestif, la professeure demande à la classe de nommer un laxatif d’origine naturelle. Voyant Thérèse les yeux fermés, elle lui pose la question. (Tactique de prof) Thérèse ouvre les yeux et répond : le sirop d’érable, puis se rendort. C’était la bonne réponse!
Après avoir reçu son diplôme, elle aimait répéter qu’elle était une infirme, hier, ce qui provoquait immanquablement des fous rires autour d’elle. Ses réponses rapides, ses jeux de mots en faisaient une personne très agréable à côtoyer. Dans l’ascenseur chez Suzanne, à un monsieur qui lui demandait : « Ça va bien, madame? », elle répondait du tac au tac: « Oui mais, quand j’vous vois, ça va encore mieux ».
Tout ce que Thérèse touchait était fait à la perfection. Elle était toujours la première : première en dactylographie (elle fut secrétaire pendant plusieurs années) première en sténographie (l’ancêtre des messages textes), première en études musicales, première en chant chorale, première dans ses cours de médecine.
Toutefois, elle n’était pas la personne qui se levait pour défendre une cause. Elle avoua un jour à Suzanne : « J’étais la première dans presque tout, mais pas en bravoure… »
Ses qualités étaient ailleurs, sa plus grande qualité étant le positivisme. Rien n’était noir pour Thérèse. À tout problème, il y avait une solution. Si la réalité n’était pas de son goût, elle n’hésitait pas à la transformer dans sa tête et dans la vie. C’était impressionnant de la voir prendre la vie toujours du bon côté… Un beau modèle pour nous toutes et tous. Deux jours avant de nous quitter, elle affirma avoir eu une belle vie. Elle avait aussi une foi chrétienne inébranlable, ce qui l’aidait à voir le bon dans chaque personne et dans chaque évènement.
En 1959, Thérèse Fournier se marie à Québec, sa ville natale, avec Alcide Rochon, lui, natif de Saint-Albert. Alcide a enlevé celle qui était infirme, hier de l’hôpital St-Luc ou sa dulcinée travaillait.
Qui prend mari prend pays, ce vieil adage, dans ce temps-là était très vrai. Saint-Albert a donc hérité d’une tante Thérèse qui avait tous les talents. Elle était compétente comme sténodactylo (elle tapait vite, vite) elle répondait à toutes nos questions médicales, elle avait une voix mélodieuse hors de l’ordinaire. En plus, elle était drôle et…drôlement intelligente. Son cerveau fonctionnait a cent mille à l’heure (c’était pas des kilomètres) Elle était une adjointe administrative extraordinaire pour Alcide.
Les PC n’étaient pas encore inventés en 1960 mais le cerveau/ordinateur de Thérèse lui permettait de retenir les numéros de téléphone, les adresses exactes, le contenu des dossiers, les numéros d’assurance sociale et les dates d’anniversaire, non seulement de TOUS les clients de leur bureau d’assurance, mais aussi de membres de la famille Rochon, en plus de ceux de la famille Fournier qu’elles connaissaient déjà.
Vous étiez certains de recevoir un appel de Thérèse le jour de votre anniversaire. Rendue à Québec après son second mariage, elle continuait à nous téléphoner pour nos anniversaires. Si elle allait au restaurant, prenait un taxi, elle demandait au chauffeur, au serveur, la date de son anniversaire et, l’année suivante, elle s’assurait de retourner au même restaurant ou de prendre le même taxi pour souhaiter un bon anniversaire à cette personne. Quelle délicatesse de sa part! Réellement UNIQUE Thérèse Fournier.
On ne peut pas parler de Thérèse sans parler de… nourriture. Thérèse adorait manger. C’était une fine bouche. Fine cuisine, fine pâtisserie, ses plus beaux rêves étaient faits de tables de banquet à perte de vue. Des tables pleines de douceurs emplissaient ses yeux de larmes de joie et sa bouche de salive préparatoire à la consommation d’un festin : huitres, crevettes, réveillons de Noël, desserts monumentaux…Certainement pas des cauchemars pour Thérèse.
Tante Thérèse est à la source de mes plus beaux souvenirs des réveillons de Noël. Ça devint la tradition, chez les Rochon, de prendre le réveillon dans la nouvelle maison d’Alcide et de Thérèse. Après la messe de minuit qui se tenait vraiment à minuit, nous traversions chez nos oncle et tante pour déguster les délicieux canapés préparés par notre tante tant aimée.
Rappelez-vous que dans les années soixante, dans les campagnes, les gens vivaient des produits de la terre : nos viandes, nos légumes, notre lait, pas beaucoup de fruits, le pain blanc du boulanger, une orange dans le bas de Noël, avec des noix…
Et, tout à coup au réveillon des Rochon : Petits biscuits Ritz, fromage Cheez Whiz, petits cornichons sucrés. Les biscuits Ritz, et le fromage à la crème venaient d’être mis sur le marché et nous avions l’occasion d’en manger avec…oh, summum du délice, des petites crevettes : SUBLIME. Tout ça était nouveau pour nous : Ritz, Cheez Whiz, fromage à la crème, cornichons sucrés, crevettes. Depuis ce temps-là, les Rochon sont des fanatiques des crevettes. Parlez-en à Jean-Marc qui nous gâtent souvent avec ses plateaux de crevettes bien dodues.
Bref, les réveillons de tante Thérèse étaient très courus et ouvraient une fenêtre sur des mets non-traditionnels. Merci, tante Thérèse, d’avoir ouvert notre esprit et nos estomacs à de nouvelles possibilités.
Il y avait également à ces réveillons, de superbes desserts : bûche de Noël, petits gâteaux rosettes avec glaçages blancs, bruns, roses, gâteaux au chocolat. Normal puisque Thérèse a toujours été une grande fan des desserts. Aucun repas ne se terminait sans qu’un dessert soit dans le portrait. C’était CAPITAL puisque, ayant à prendre des médicaments, ce n’était qu’à l’aide d’un dessert bien chocolaté que la pilule pouvait passer. Pas dans des pommes de terre pilées, dans un dessert bien sucré… Cherchez l’erreur…
Un jour que Suzanne et Thérèse séjournaient à l’hôtel Reine-Élizabeth, au repas, tante Thérèse déclara qu’elle n’avait pas vraiment faim et ne dina presque pas. Toutefois, lorsque Suzanne lui demanda de choisir parmi cinq desserts différents, les cinq furent engloutis à une vitesse vertigineuse. Elle avait sûrement cinq pilules à prendre…
Les sœurs Fournier sont toutes passées par le couvent comme internes. C’est donc dire qu’elles mangeaient sur place. Et, qui était la plus gourmande??? Il paraît que le vendredi, les couventines avaient droit à des biscuits matelot avec de la mélasse. La petite Thérèse ne se pouvait plus rendue au jeudi. Elle avait quand même attendu toute la semaine. Pour elle, le vendredi ne venait jamais assez rapidement pour lui permettre de manger ses biscuits préférés.
Vers l’âge de cinq ans, Thérèse se rendait régulièrement chez sa tante Auréa qui travaillait à une table sur laquelle siégeait toujours un splendide gâteau avec ses assiettes de service, son couteau et ses ustensiles. La petite se soulevait sur le bout des orteils pour vérifier si il y avait toujours un gâteau et disait de sa petite voix : « Ça m’tente, ma tante… » Ça marchait à tout coup.
Toujours au couvent, lorsque les couventines partaient en congé, Thérèse restait parfois et elle savait pertinemment qu’il y aurait du pouding chômeur en grande quantité puisqu’il y avait moins de monde. Grâce à ce dessert, elle avait appris à développer sa logique. Important les desserts…
Quand Thérèse a aménagé chez Suzanne, en mars 2014, Paluche le chien en a bien profité… Tout ce que Thérèse ne voulait pas dans son assiette se retrouvait dans l’estomac de celui-ci. À sa mère à qui elle demandait si elle avait aimé le fromage, Suzanne demanda si ça l’avait constipé. À une réponse négative de sa mère, Suzanne lui demanda alors : « Est-ce que vous savez pourquoi Paluche est constipé, LUI?
Paluche en a mangé des croûtes… mais, jamais de dessert. C’était bien trop précieux. Pis… les pilules, c’était pas pour lui…
Toutefois, quelques semaines avant l’entrée à l’hôpital de Thérèse, Paluche a quand même eut droit à des carrées Rice Krispies (qu’elle mangeait pour le déjeuner, les Rice Krispies, c‘est quand même des céréales…) C’était un indice que quelque chose commençait à clocher : pas normal qu’un dessert se retrouve dans l’œsophage de Paluche plutôt que dans les intestins de Thérèse.
Thérèse est entrée à l’hôpital le 20 juillet 2015 après une faiblesse et une chute dans sa chambre, chez Suzanne. Mais ce séjour dans un tout autre environnement n’a pas « gelé » son cerveau. Le corps était fatigué mais, certainement pas son cerveau/ordinateur qui a été en effervescence jusqu’à l’avant-veille de son décès.
Thérèse faisait le bonheur des préposés, des infirmières et des médecins avec ses jeux de mots qui fusaient devant les commentaires de ceux-ci. À l’infirmière veut prendre sa pression, elle dit : « J’espère que je ferai bonne impression ». Au médecin qui lui dit qu’elle fait de l’anémie. Elle répond : « C’est mieux que d’avoir des ennemis. À un autre médecin qui lui annonce qu’elle a peut-être un cancer, elle dit aimer mieux les concerts que le cancer.
Et si un préposé lui demandait si elle voulait de l’eau, elle disait : « J’aime mieux faire dodo ». Il lui offrait de relever son pied de lit ou son oreiller, elle répondait : « Oui, je le veux ». Normal qu’elle ait pris le pli…, après avoir eu trois maris.
Les dernières semaines de Thérèse à l’hôpital ont été difficiles pour Suzanne. L’hôpital a choisi d’envoyer sa patiente au Manoir Laurier où elle n’a été 23 heures. Elle est retourné à l’hôpital en ambulance car elle était déshydratée et en hypoglycémie. Il fut ensuite question qu’elle se retrouve aux soins palliatifs du Foyer St-Jacques, à Embrun, ou encore, à Élizabeth Bruyère. Suzanne a dû insister très fortement pour l’avoir chez elle. L’hôpital Montfort a enfin accepté et tout a été mis en place pour The Thérèse puisse recevoir les soins palliatifs à domicile : Lit d’hôpital, infirmières, préposés, médecins, médicaments. Tout ça était prévu pour le lundi 14 septembre et l’arrivée de Thérèse se faisait le mardi 15 septembre. Suzanne avait très hâte de l’avoir près d’elle dans un environnement familier et rassurant pour sa mère. Elles pourraient ainsi vivre ces derniers moments dans l’intimité du foyer.
La vie en a toutefois décidé autrement car c’est le 12 septembre que la Maman de Suzanne a quitté ce monde pour aller retrouver son père Onésime, sa mère Berthe-Adine, ses frères Paul-André, Léon, Pierre, Jean-Yves, ses sœurs Anette, Berthe et Marie-Claire, sa grande amie, ma mère, Simone. Et enfin, elle est allée retrouver Alcide, Valère et Marcel, ses trois maris…Hmm! Méchant party en perspective…
L’important, c’est qu’il y ait du dessert là-haut. C’est peut-être là que sont les tables de banquet auxquelles Thérèse a rêvées toute sa vie. Et il y a sûrement des desserts sur une table de banquet…
Le séjour à l’hôpital de sa mère laissera des souvenirs impérissables à Suzanne. Les JE T’AIME étaient nombreux dans une journée. Suzanne était la fille chérie de Thérèse qui disait : « Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter une fille aussi en or. Je t’aime, Suzanne ». Ce qui a fait dire à Suzanne : « En fin de vie, tout ce qui reste, c’est l’AMOUR.
Et, si c’était ça le message que Thérèse voulait nous laisser!
En guise de conclusion :
Il y a eu Thérèse la femme : la couventine, la sténodactylo, la musicienne, l’infirmière, la femme trois fois épouse, amante aimante de ses maris qu’elle chérissait, la sœur, la belle-sœur, la tante bien-aimée, et, la femme gourmande…
Il y a eu Thérèse la mère qui n’en est jamais revenue de mettre au monde Bébé Suzanne qu’elle n’a jamais cessé d’aimer, de protéger, même d’idolâtrer et qui lui a donné, en surprime, une petite-fille à chérir. Suzanne, c’est un beau cadeau que la vie t’a fait de t’avoir choisi une Maman super aimante comme Thérèse.
Il y a le pardon : Soyons généreux envers nous-même et pardonnons-nous, chacun, chacune, les manquements que nous avons pu avoir envers Thérèse. Parce que, nous pouvons être absolument certains et certaines que elle, elle nous a pardonné.
Il y a maintenant l’héritage de Thérèse : son humour, sa délicatesse, sa générosité, son intelligence, sa foi chrétienne, son positivisme, son Amour de la vie et…son amour des desserts.
Thérèse Fournier, MERCI d’avoir fait partie de nos vies et, tante Thérèse, MERCI d’avoir fait partie de la mienne.
Micheline Rochon
Je veux remercier Hélène pour la très belle musique jouée pendant la cérémonie. Je veux aussi remercier très chaleureusement Gaston Roussel, diacre, d’avoir présidé la Célébration chrétienne de la vie de Thérèse. Gaston et Denise sont des amis de longue date de la Famille Rochon. Merci d’être de retour dans nos vies, Gaston et Denise.
Suzanne et Sara-Michèle vous invite maintenant à venir déguster une partie de l’héritage de Thérèse. Devinez laquelle?? Ça commence par la lettre « D »…
Les Anglais ont le five o’clock tea, voici maintenant le three and a half o’clock goûter qui se tient en haut, dans la salle de rencontre. Suivez le guide…
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